[Dark Ages : Fae] Introduction : un nouveau serment

La Changeline la suivit et s'approcha d'elle en souriant doucement et rougissant légèrement avant de murmurer :

"Vous êtes très belle quand vous êtes en colère, Apolline Florimel de Melfleury. Terrible et belle... Oui, je sais aussi que vous êtes terrible. Je voulais vous voir pour cette raison... D'ailleurs, je peux vous être utile et j'épouserai même l'homme que vous me choisirez..."

Elle sourit et se rapprocha davantage de la belle abeille au point même d'être collée contre elle :

"Allons, tout le monde ici sait que Melfleury ne pourra se passer de vous car vous êtes la principale garante de son opulence... Moi-même, je le sais bien. Vous êtes généreuse et ce fief vous doit sa richesse. Justement, c'est ce miel qui suscite sans doute autant d'intérêt..."

Elle sourit et frôla ses lèvres en soupirant.

"Vraiment ? J'ai hâte de voir ça... Vous savez, j'étais au courant depuis peu, oui, et j'ai donc décidé de m'intéresser tout particulièrement à ce territoire, chère amie. Après tout, vous semblez davantage vous y impliquer qu'auparavant, étant donné la faveur accordée au seigneur..."

La Changeline répondit sur un ton calme :

"Je sais qu'ils appartiennent à un clan de sorciers que peu apprécient en raison de leur pouvoir et de leurs actes et qu'ils s'intéressent particulièrement au sang de notre peuple pour leurs expériences. Ce fief étant à l'écart de tout ou presque, il leur convient. Ils comptent en effet s'y installer dans le but de capturer des Fées et en faire un siège de pouvoir à l'abri des regards du reste de leur peuple mort-vivant."

Elle glissa tendrement ses bras autour de son cou et murmura en la regardant :

"Ce sont d'autres morts-vivants qui m'ont permis d'arriver jusqu'ici. Je me sers de leurs guerres intestines et de leur intrigues politiques afin de mieux les manipuler et d'obtenir tout ce que je désire, dans l'ombre, sans sang ni violence... C'est là mon talent."

La Changeline sourit et descendit dans le cou de la Première-Née pour y déposer de doux baisers.

"Je ne veux que du pouvoir temporel immédiat. Je ne veux pas nécessairement d'enfants. Cela dit, songez à ceci : les enfants d'une Changeline et d'un mortel ne sont pas tout à fait féeriques. Ils seront touchés par les Fae, mais pas tout à fait comme nous et vous le savez. Cela veut dire qu'il n'ont pas la puissance d'un Faë, mais ils n'en ont pas non plus les faiblesses et ne risquent pas d'être victimes d’Échos."

La Changeline acquiesça et s'apprêta à la suivre après avoir ajouté sur un ton quelque peu taquin :

"Voyez-vous cela ! Je vais commencer à croire que la Cour du Printemps subit de plein fouet l'influence de l'humanité au point d'adopter ses principes et sa bonne morale, chère Apolline Florimel, reine des abeilles... Les mortels vous font même oublier le plaisir, n'est-ce pas ? Sans doute même est-il déjà devenu honteux pour vous ? Ce serait tellement triste ! Bien, tant pis... Je l'accepte, noble dame."

La noble revint auprès des autres en souriant tendrement et regarda les présents avec un air assez charmeur... Clairement, il était évident qu'elle cherchait à plaire et à séduire pour mieux influencer et régner. Elle devait avoir l'habitude de faire appel à ce genre de méthode...

Alors qu'il observait les environs et écoutait la discussion, Caladrian put entendre un bruit curieux : il s'agissait d'une sorte d'appel calme qui émanait de l'étrange et belle jeune femme blonde. En fait, tout membre de la Cour d'Automne des environs pouvait l'entendre et en connaître le point d'origine. Apparemment, la Changeline voulait faire la connaissance des siens et la façon la plus rapide de les contacter était bien évidemment cette convocation. Sans doute la Fae voulait-elle parler avec des êtres qui la comprenaient...

Narcisse étant de l'Automne, il va de soi qu'il a entendu l'appel.

Fort heureusement, la Fae semblait avoir appris le Domaine permettant de parler aux Bêtes et était donc en mesure de communiquer avec lui sans le moindre problème. Elle lui parla tout en lui caressant les plumes et en embrassant son bec :

"Je veux rencontrer mes semblables de la Cour de l'Automne. Pourquoi êtes-vous sous cette forme ?"

"Je vois... C'est fort dommage. J'aimerais bien vous parler sous forme humaine. On ne peut pas dire que cet endroit me soit très favorable et je discuterais avec une âme sœur avec un grand plaisir, seigneur des Serres. Au moins, êtes-vous beau ?"

Elle rit doucement pour montrer qu'elle plaisantait...