[Pathfinder - Introduction] Une bien triste raison de se rencontrer

Ravengro, le 12 Callistril 4712.

Nous sommes en Ustalav, la Terre Brumeuse des Horreurs Gothiques. Le pays est placé pour le moment sous le signe de l'hiver, non pas l'hiver festif et joyeux de la Varisie voisine, mais l'hiver mort et terne d'une terre qui fut dominée par un tyran mort vivant pendant des siècles. Les nuits sont froides et un crachin persistant humidifie le sol. En ce début d'après midi, le ciel est rempli de nuage gris, et tandis que quelques vaillants paysans travaillent aux champs, quatre voyageurs solitaires arrivent près du cimetière de Ravengro.

Ils savent, que ce soit par l'intermédiaire d'une lettre manuscrite ou d'un messager spirituel, qu'ils ont rendez vous ce jour ci à Ravengro pour enterrer et rendre hommage au Professeur Lorrimor, leur ami et mentor. A cause des intempéries du début du mois, les voyageurs n'ont pas pu arriver plus tôt pour la cérémonie, et ils se sont vus forcer de se rendre directement au cimetière. Ravengro fait partie de ces petits villages pittoresques qui composent le paysage désolé de l'Ustalav. Construit en bordure du Lac Lias, dans le Comté de Canterwall, afin de pourvoir au besoin de l'ancienne prison renommée Harrowstone, il se dégage des rues pavés de Ravengro une ambiance triste et lourde. Une légère brume s'élève au dessus du sol et les arbres aux branches dénudées saluent les rares visiteurs qui viennent se perdre ici.

Devant la grille du cimetière attends une petite procession, six humains et une charrette sur laquelle est posé un cercueil. Il y a un visage qui vous frappe dans le lot, celui de Kendra Lorrimor. Ces yeux rougies et gonflés ne suffisent pas à masquer l'air de famille qu'elle partage avec le Professeur Lorrimor. D'environ 25 ans, elle se tient seule, devant les autres.

La perte d'un être cher est toujours une épreuve pour ses proches. Lorrimor était un homme exceptionnel pour Gildur. Il avait quelque part changé le cours de sa vie. Maintenant, il reposait dans un cercueil. Pourquoi les humains étaient-ils si fragiles, si prompt à quitter ce monde ?

Silencieux, il s'agenouilla devant l'endroit où seraient déposés les restes. Il déposa une rose blanche devant, la larme à l'oeil. Il semble parler tout seul avec mélancolie quand on l'entend prononcer:

esta e' seere iant edan

Gildur s'approcha de la jeune femme. Il étudia son visage empreint de tristesse.

Imma ir abelas, Jeune fille. Je vous présente mes condoléances. Le professeur était un ami et je suis venu sans savoir ce qui lui était arrivé. J'espère qu'il est parti tranquillement et dans la paix.

Il posa une main réconfortante sur son épaule. La mort avait fait pati de son quotidien et il ne savait que trop bien les ravages qu'elle pouvait faire.

Seul au milieu des pleurs et des larmes, une note de musique douce retenti, longue plaintive, s'élançant sur un chapelet plus aigu, pour contraster avec un mélodie principale lente et sourde.
Un gnome s'approche, flûte aux lèvres, s'avançant a travers le cimetière. Il continue sa mélopée tout en se dirigeant précisément vers la tombe, stoppe a quelques millimètres du cercueil a peine, et continue durant quelques secondes encore cet air finissant bizarrement sur une note d'optimisme. La flûte quitte ses lèvres, il la range doucement sur le côté de son sac à dos, venant visiblement d'arriver sous peu d'un long voyage.
Un petit geste et le gnome dépose sur le sarcophage, juste à côté de la fleur, un petit carré marron.
D'une voix légère rappelant le bruissement du vent:
<< Votre dernière friandise professeur, je doute que vous aillez oublié ce souvenir. Puisse le vent vous en apporter le parfum par delà les voiles du trépas >>
Il se tourne enfin vers l'assistance, semble hésiter un peu, plisser des yeux bleus voilés de blanc, puis s'adresse a la jeune femme en pleur
<< Votre père était un sage et quelqu'un de bien. Ne doutez pas que les vents divins l'aient emporté en leur compagnie jusqu'à leurs royaumes, et je ne pense pas qu'il aurait voulu qu'on le pleure, mais plus qu'il survive en chacun de nous. Alors séchons ces larmes et sourions, qu'il sache qu'il n'a pas œuvré en vain >>
Se range aux côtés de tous en affichant un léger sourire dans le vague.

@tous : Vous êtes à l'entrée du cimetière. Vous pouvez voir sur la grille d'enceinte le symbole de Pharasma, la dame des tombes. Le crachin continue à tomber doucement, et quelques corbeaux vous regardent avec un air méfiant, avec ce même regard que la plupart des villageois que vous avez croisés à Ravengro.

Lorsque vous venez tour à tour exprimer vos condoléances à Kendra, vous pouvez lire dans son regard de la curiosité, de la tristesse, et du soulagement. En effet, à part les quelques personnes réunies ici, personne d'autre ne semble être venu offrir ces respects à son défunt père. C'est étrange, le village doit compter un peu plus de trois cents habitants, et le professeur était un voyageur, il devrait y avoir plus de monde à la cérémonie.

@dark_kyo731 : Bien que tu sois particulièrement intimidant, la jeune femme te regarde sans la moindre trace de peur. "Je vous remercie, messire. C'est face à l'adversité que l'on peut voir sur quelle personne on peut compter réellement." Les autres personnes présentes se montrent moins enthousiaste à ta présence parmi eux, mais comment leur en vouloir, le jour n'est déjà pas très gai, et ta présence n'arrange en rien leur humeur. La rousse est vraiment belle, et elle te sourit.

@darkbaron : Kendra te sourit. "Je vous remercie, mademoiselle. Vous avez raison, mon père était sage et bon, et c'est ainsi qu'il faudra se souvenir de lui." Tu sens que un léger regard se poser sur toi, c'est une femme dans l'assistance, très fine, avec les cheveux serrés en chignon. Elle te regarde avec curiosité, et son visage te dis quelque chose. Cependant, le moment semble mal choisi pour aller la voir, autant attendre la fin de la cérémonie.

@moderagio : Kendra serre la main que tu a mise sur son épaule. "Je vous remercie, messire. Je ... je vous expliquerais plus tard la façon dont il nous a quitté." Tu te sens assez perdu ici, tu es loin de ta forêt natale, et même si tu a l'habitude de la mort, tu commence seulement à comprendre l'horreur que peut impliquer ta longévité. Tu survivra à tous les humains dont tu te fera des amis, et à leurs enfants, et à leurs petits enfants, etc ... La mélodie du gnome te sort de ta mélancolie, cela fait très longtemps que tu n'avais pas vu de membre de cette race, et celui ci a l'air particulièrement spécial.

@Fafi : Après ton entrée en scène, tu sens de nombreux regards pesés sur toi. Tu ne peux pas les voir, mais tu peux ressentir comme une légère animosité à ton égard. Pas de la part de Kendra, qui semble apaisée par tes mots, mais par le reste de la petite troupe situé derrière elle. "Je vous remercie, messire. Je pense effectivement qu'il n'aimerait pas nous voir chagriné par son départ. Nous allons lui l'honorer comme il se doit avec une cérémonie ustalavienne."

@tous : Une fois que vous vous êtes tous réunis, Kendra se mouche une dernière fois avant de prendre la parole : "Je vous remercie à tous une fois de plus d'être venu. Dans ces jours de chagrin qui nous accable tous, nous nous devons de rester unis et soudés. Maintenant, comme le veut la tradition, y a t'il parmi vous des gens qui accepteraient de porter mon père vers sa dernière demeure ?"

Le cercueil a six poignées, mais semble pouvoir être portés par quatre personnes minimum, le gnome excepté.

Je me dirige vers le cercueil et me place à côté d'une des poignées, volontaire et toujours sans un bruit.

A l'oppose, je me place et prend une poignée.

Wischmir se place un peu en arriere du cercueil, la flute de nouveau a la main, pret a entamer une marche funebre lente et majestueuse rythmant le pas des volontaires.
Si toutefois personne ne se presente pour prendre la derniere poignee, sans un mot ni un regard, il prendra la poignee et s'en servira pour caler son cote du cercueil au niveau de l'epaule...

Une personne s'avance en silence vers une des poignées du cercueil. Il s'agit d'un homme d’âge mur impeccablement habillé. Vous arrivez sans trop de problèmes à soulever le professeur Lorrimor, et, Kendra en tête, vous entrez dans le cimetière, au son d'une marche funèbre jouée par le gnome. En passant sous le portail de l'entrée, Kendra se signe en faisant une spirale au niveau du coeur en l'honneur de Pharasma, tous les membres du cortège répètent ce geste.

Vous empruntez une des voies principales du cimetière en silence, la bruine effaçant peu à peu le brouillard environnant. Vous remarquez alors que le clergé local entretient extrêmement bien le cimetière, comme c'est le cas dans toutes les villes de cette région de Golarion.

Après avoir parcouru une centaine de mètres, vous apercevez au loin un groupe de personnes attendant à un croisement. Leurs tenues indiquent clairement leur statut de paysans et ils ont en main un curieux mélange de fourches, de marteaux, de faucilles, etc ... Arrivés à une dizaine de mètre du cortège, un homme seul s'avance et s'adresse à Kendra :
"Ça suffit, vous êtes allez trop loin. Nous avons discutez entre nous et nous ne voulons pas que Lorrimor soit enterrés parmi nos morts. Vous pouvez le reprendre et l'enterrez où vous voulez, mais il ne reposera pas ici !"
Kendra réponds sur le champ, sa tristesse se changeant visiblement rapidement en colère :
"De quoi parlez vous ?" crie t'elle. "J'ai déjà tout arrangé avec le Père Grimburrow. Il nous attends en ce moment même. La tombe a déjà été ..."
"Vous ne comprenez pas, femme. Nous ne voulons pas qu'un nécromancien soit enterré au même endroit que les nôtres. Je vous conseille de partir d'ici rapidement tant que vous le pouvez encore. Mes amis ici présent sont vraiment impatient de ..."
"Un nécromancien ? Êtes vous vraiment ignorant à ce point ?"

La situation semble sur le point de dégénérer, que faites vous ?

L'elfe se tait et regarde. Un être de sa race qui s'interpose, ça va mettre de l'huile sur le feu et exciter les bouseux. Gildur regarde attentivement et étudie les réactions de l'inquisiteur. C'est lui qui devrait faire le plus de bruit.

Le jeune gnome range tranquillement sa flute, passe au devant du cortege et s'avance sur le chemin vers les bruits de feraille et les vociferations des paysans, mains devant soi, visibles et vides.

Il s'arrete alors a quelques 3m du groupe. Puis d'une voix melodieuse rappelant un souffle de vent qui bruisse dans les arbres.

"Cela ne sert a rien de s'enerver, les uns comme les autres, laissez moi oeuvrer"

Puis le jeune gnome, impassiblement, se retourne vers les paysans, place ses mains en penitences et s'avance au milieu d'eux jusqu'a se trouver au centre du groupe, se drappant dans tout ce que peut lui donner son statut d'aveugle, d'oracle, de gnome innofensif comme d'une armure de bienveillance. Il s'addresse alors a tout le groupe de paysans.
"Voyons. Il se peut que je ne connaisse pas aussi bien que je le crois le professeur et que je soit dans l'erreur sur l'homme gentil et avenant que j'ai vu et cotoye. Tout autant qu'il se peut que vous aussi ne connaissiez pas le professeur sous ses meilleurs jours. Supponsons que vous aillez raison. Ne vaut'il pas mieux qu'il soit enterre dans ce cimetiere correctement ou vous, qui avez l'habitude d'honorer et surveiller les morts serez en mesure de surveiller son repos pour qu'il reste eternel plutot que nous forcer a l'enterrer au loin dans la campagne, au detour d'un bois, au risque que son esprit revienne hanter ce village qui lui aura refuse le repos? Dans les deux cas, vous avez tout benefice a le laisser enterrer ici. Vous proteger vous, et laisser les morts en paix. Alors s'il vous plait, rangez ces fourches et ces batons. Vous n'etes pas obliges d'assister aux funerailles, mais par pitie, ne vous entetez pas a les gacher, je vous en prie"
(regard desarmant en prime)

Suite à la déclaration d'Aniezka, les autres paysans se mettent à discuter rapidement entre eux. Vous pouvez les entendre commencer à se renvoyer la balle sur qui a eu l'idée en premier.

Arrivant comme un cheveu sur la soupe, Wischmir se place au milieu des paysans. La plupart des paysans le regarde avec des yeux ronds, comme on regarderait une bête curieuse à la foire. Certains crachent par terre et se signent tandis que d'autres grognent simplement en l'écoutant. L'intervention d'Aniezka, qui a le mérite d'avoir empêché l'attaque du cortège, a également pas mal échauffer les esprits des paysans, qui restent de ce fait sourds à la tentative de diplomatie du gnome.

Pendant ce temps, dans le convoi, un drame se joue. En allant exprimer son opinion aux paysans, la sorcière a lâchée le cercueil. Les autres porteurs ont réussit tant bien que mal à empêcher que le cercueil et son contenu aillent se répandre sur le sol, mais Zandu, l'inquisiteur, s'est froissé un muscle dans l'action (4 dégâts).

Dés qu'ils l'ont pu, les porteurs ont posé le cercueil doucement par terre, et l'inquisiteur de Pharasma s'est avancé pour intimider à son tour les paysans. Moins éloquent qu'Aniezka, Zandu a le mérite de finalement disperser le groupe de paysan qui s'enfuit sans demander son reste.

Kendra semble toujours sous le choc, l'homme qui portait le cercueil avec vous est essoufflé et les autres convives semblent agitées.

Je m'arrête un petit instant pour masser le muscle blessé, puis je me place devant le cercueil, fait le signe de Pharasma et dit :

Continuons.

Whishmir repasse près de l'inquisiteur, s'arrête à sa hauteur
<< Je regrette que ce soit la menace qui dusse en arriver a bout en les effrayant, mais j'apprécie votre intervention pour éviter de plus amples problèmes >>
Whishmir lève une main près de l'épaule, murmures quelques paroles en une langue exotique et une petite lueur bleutée se diffuse dans le bras, guérissant le froissage du muscle. (3 pV)
Puis il repart se placer à l'arrière du cercueil, flûte de nouveau à la main.